Ce lundi marque le retour à l’école d’autres niveaux scolaires. C’est au tour des 1ères, 2èmes primaires et 2ème secondaires d’expérimenter l’école sous l’ère corona.
Pour les plus jeunes, le défi est clairement de réussir à maintenir les fameuses distances sociales. Alors « comment communiquer sans se toucher ? ». Alix Battard recevait ce lundi Aurielle Marlier, co-responsable du site jereussis.be, sur le plateau du RTLINFO Bienvenue.
6-8 ans, ce sont encore des âges ou l’on a besoin de se toucher. Qu’est ce qu’on peut leur proposer par exemple pour dire se bonjour ?
C’est une question que l’on s’est posée chez jereussis.be, on s’est dit « comment les aiguiller vers quelque chose de sympa pour rendre cette rentrée un peu moins anxiogène », parce qu’il y a quand même un côté déstabilisant. Et pour ce faire, on a collaboré avec l’association pédagogie et formation. Une association française qui travaille au sein des écoles et des classes qui s’inscrit dans la pédagogie active. De nos échanges est née cette initiative qui s’ancre dans nos « confiné-malins », qui évoluent en « curio-junior » (…) Faire la bise, c’est une tradition dans notre pays mais ce n’est pas coulé dans le marbre pour autant. Et donc c’est peut être l’occasion d’inviter nos plus jeunes à faire fonctionner leur imagination et à développer de nouvelles choses. Comme ça, on apporte un côté innovant. Un côté amusant aussi. Pourquoi ne pas essayer de développer un petit check, une petite chorégraphie, quelques pas. Et puis quelque part, ça les rapproche, au sens figuré du terme évidemment parce qu’on construit quelque chose avec les copains, les copines, qui nous appartient.
L’idée c’est de transformer cette idée qui peut être un peu effrayante en jeu ?
Exactement. C’est alléger tout ça. Parce que c’est très lourd. Le confinement n’a pas été facile. C’est rendre ça plus léger et amusant. On est dans l’innovation. Je crois qu’ils vont développer par eux-mêmes des jeux intéressants.
En classe, a priori chacun est sur son banc. Mais dans la cour, quels jeux ? Comment s’amuser sans se toucher ?
Je crois qu’il faut faire confiance à l’imagination et à la faculté d’adaptation des enfants. Ils sont pleins de ressources. À partir du moment où ils ont compris les règles de base… Il y aura peut-être des petits ratés parce que se toucher, c’est quelque chose qu’on fait spontanément.
Si on doit leur suggérer, qu’est-ce qu’on peut leur proposer ?
Pour les plus petits, on peut proposer des jeux avec les craies sur le sol, proposer des parcours où on ne se croise pas. Ce sont des choses qui sont faciles à mettre en place, qui apportent une certaine structure aux enfants
On demande là une implication des professeurs ?
C’est une suggestion. Tout le monde ne peut peut-être pas le faire. Mais je pense qu’avec une craie et la cours. Il y a des écoles où on a vu qu’ils avaient tracé des grands cercles pour délimiter les zones. C’est très chouette mais je me dis pourquoi ne pas rendre ça plus ludique. Se servir de cet outil, la craie, pour faire des choses plus amusantes.
Mais les enfants aiment bien aussi se raconter des secrets, papoter, s’échanger des choses, comment on pallie ce problème ? Vous suggérez aussi d’utiliser les émoticones ?
Comment faire pour ne pas casser ce lien entre deux enfants, chez jereussis.be on a pensé à deux outils. Les émoticones. Ce sont des grands émoticones à découper, à imprimer et à relier. Et on se fait un petit cahier d’émoticones qui peut servir à communiquer de manière un peu amusante en se montrant l’émotion qu’on a envie de transmettre. Les enfants peuvent toujours parler mais ça donne un côté ludique et concret. C’est parfois difficile, aussi jeune, de mettre des mots sur des émotions que l’on ressent. Cette situation est un peu déstabilisante pour beaucoup d’enfants, je pense. ll y en a qui ont peut-être un peu peur. Ils ne savent plus ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire puisqu’on arrête pas de leur dire qu’il y a plein d’interdiction
Donc, selon vous, clairement les enfants vont pouvoir retrouver la complicité avec leurs copains même si c’est à distance ?
Moi j’en suis persuadé parce qu’ils développent d’autres façons de fonctionner. Nous on a proposer des petits carnet de chèques de « bons pour »… Pour que les enfants puissent offrir un bisou, un câlin « virtuel » à un ami. Pour éviter les échanges, les enfants peuvent se créer une petite boîte aux lettres et y glisser des petits mots doux, des petits dessins, pour continuer une forme de partage sans liens physiques.
Et si ca ne marche pas, si la tentations de se rapprocher est trop forte. comment on fait ? Comment on explique ?
Je crois qu’il faut leur expliquer de manière très simple et très honnête comme je pense on l’a fait depuis le début. Les enfants ont vécu le confinement. Ils savent qu’il y a quelque chose qui se passe. Une façon aussi sympa de faire comprendre tout ça, c’est le fameux jeu des paillettes. Je ne sais pas si ça parle à certains auditeurs. En fait, il s’agit de recouvrir un objet de paillettes, de manipuler cet objet et de voir comment et à quelle vitesse se répandent ces paillettes. Et ces paillettes représentent évidemment le virus. Donc, les enfants visualisent concrètement comment ce virus peut à ce point se répandre rapidement et facilement et à quel point c’est important du coup de ne pas toucher ses copains, copines.
Sources: Rtl.be
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